lundi 10 mars 2008

Du CAML (1)

Hola mes gueux !
Je suis de retour parmi vous après une semaine fantastique que je me ferai fort de vous narrer ultérieurement, et la nouvelle qui tue qui pue : mon séjour est prolongé, 3 semaines au minimum. Quand il n'y en a plus, il y en a encore !

Et à peine arrivé, je dois faire mon mea culpa pour le précédent message... non parce que des abrutis qui s'excusent de ne pas faire paraître la seconde partie d'un récit alors qu'ils n'ont même pas donné la première... j'ai tellement honte.

La voici donc, et la seconde suivra très vite, n'ayez crainte !


Ah, le CAML, où j'ai effectué deux semaines de garde, je pourrais en parler des heures durant. Dont acte.

Plus que 392 métiers !
Et oui, je continue à diversifier le large panel de mes compétences. A la dernière visite à Abobo, j'avais rajouté flic (planton sur un carrefour) et nightclubber (oh oui, dancer en treillis rangers sur des ziks africaines, c'est un métier) sur mon CV.

Au cours de ces deux semaines de folie, j'ai testé :
-> Aide-cuistot : nous nous préparions la boustifaille, d'où de nombreuses et passionnantes sessions d'émincage de poulet, hâchage d'oignons, piments et autres joyeusetés. J'y reviens plus bas.
-> Ouvrier agricole : avec la noria de cocotiers qui nous entourait, ramasser les noix avant de les découper à la machette était pour le moins fréquent (et fastidieux). Je possède toujours mes dix doigts, ainsi que la satisfaction de ne pas avoir trimballé mon coupe-coupe [lien] sur 5000 bornes pour la peau.
-> Pêcheur : j'avoue, je ne suis pas concerné, d'autres camarades s'y sont essayé pour moi, succès mitigé à la clé, car j'aime les euphémismes.

Je le répète pour la énième fois, je continuerai jusqu'à avoir tenté les 400 métiers que promettait la pub'.

Cuisine :
Résumons ces deux semaines: garde, volley, cuisine.
Pour des raisons de sécurité nationale, je ne peux pas vous parler de la garde, of course. Je ne souhaite pas non plus discuter volley, surtout avec vous.
Reste la cuisine.

Voici sous vos yeux ébaudis une recette que j'ai beaucoup pratiquée, une vinaigrette/sauce pimentée ; elle accompagne tout.

- Hâchez menu cinq oignons.
- Enfilez des gants, ou plutôt 4 ou 5 paires pour être sûr.
- Hâchez un volume équivalent à 2/3 des oignons en petits piments (à faire varier selon le degré d'arrachage de gueule voulu).

Alors, pourquoi des gants ? J'ai sacrifié deux de mes mains pour parvenir à cette conclusion. Manipuler des piments à main nues est l'équivalent culinaire de manipuler une barre d'uranium à mains nues. En effet, le piment se dépose malicieusement dans chacune des 257 millions de micro-coupures de vos mimines. C'est invisible. En revanche, la douleur est là, et vous aurez largement le temps de compter jusqu'à 257 millions avant qu'elle ne s'estompe.
La sensation est la même que celle du piment dans la bouche. De même, l'eau soulage le temps que le robinet reste ouvert, puis décuple l'agonie. Par contre, les traditionnels remèdes buccaux, lait et pain, ne fonctionnent pas. Oui, je me suis frotté les mains avec du pain (en vain).
Le seul répit, aussi court que futile, fut de mettre mes papattes dans le congélateur. Ah, la caresse du ventilo et l'anesthésie passagère...
Je dramatise, bien sûr, n'allez pas croire que ça a duré siiii longtemps. 24 heures après c'était encore douloureux, mais c'est un détail.

Revenons à la recette :
- Dans un petit saladier (et non pas un petit Daladier, ça n'a rien à voir), préparez une vinaigrette : 8 cuillières à soupe bien pleines d'huile, 4 de vinaigre, sel, poivre, une cuilliérée à café de moutarde (ou pas), un cube de bouillon. Ne pas hésiter à goûter pour ajuster.
- Mélangez le tout. Réservez. Non, je déconne, je ne sais même pas ce que réserver signifie. De toute façon les vocabulaires spécifiques, c'est pour les connards. Est-ce qu'on en a, à l'armée, mh ? Bon.
- Au frigo !
- Bonus : deux variantes à succès :
1) Hâchez 4 à 5 mangues, incorporez au reste.
2) A l'aide d'un coupe-coupe, désincrustez de leur coques deux noix de coco bien pourvues en liquide. Si vous perdez un doigt dans le processus, jetez la noix au loin en maudissant les dieux mauvais de l'outre-monde et recommencez avec une autre. C'est bien fait. Ensuite, cassez les deux noix, hâchez menu, ajoutez au reste avec le jus.

Ainsi s'achève ce succulent article. Le prochain évoquera la triste hostilité brutale de la faune et de la flore du CAML.

Avant de se quitter, poème :
" Doux est l'oignon fraîchement découpé,
Fort le piment que l'on vient de hâcher
Mais putain de sa mère qu'est-ce qu'il arrache les mains ce con"

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2 commentaires:

Anonymous Anonyme a dit...

hmmm.... nostalgie... souvenirs... koskera ? piperade ? "Yvon" ?... souvenirs cuisants... et déjà une forte tendance à apprécier les découpages culinaires... lol

11 mars 2008 à 08:52  
Blogger Alex a dit...

Oula non, c'était nettement plus méchant, là, et puis j'avais pas touché de piments chez Yvon : p

11 mars 2008 à 15:28  

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