vendredi 6 mars 2009

Fluctuat nec mergitur mais c'était pas loin (2)

Hey.
Malgré un emploi du temps surchargé, je suis parvenu à trouver les deux heures nécessaires à la rédaction de ce qui suit, et je vous en saurai gré de m'en savoir gré, comme on dit quand on fait carrière. Ah, Ah.
Non je ne suis pas ironique, vous pensez vraiment que c'est facile, d'être en base arrière, exempt, quand tout le monde fait trempette dans la boue à 300 bornes ? Héhohé des fois j'oublie de me réveiller et je suis en retard pour la bouffe, alors, camembert.

Allez, sans plus attendre, la suite.

Jour 2 :

6h00 : Réveil. Je ne cède pas devant la barbarie : ok, les copains ont réussi à me sortir du lit, mais je reste accroché à mon traversin. PREND CA, LA BARBARIE.
6H30 : Je déjeune gaiement, nonobstant le fait que dans moins d'une heure j'aurai tout vomi.
7h00 : Cours : TIOR. Le TIOR (Techniques d'Intervention Opérationnelles Rapprochées... oui, je sais, moi aussi j'abhorre notre manie
des acronymes crétins) est comme qui dirait l'art martial de l'armée. Coups de pieds/poings/coudes/genoux, classique, mais surtout saisies, prises pour amener au sol et procéder à des palpations, un menottage, etc. C'est sympa et très utile en Vigipirate quand un imbécile de drogué/déviant/jeune-insatisfait-des-zones-périurbaines-sensibles vous emmerde (on a pas le droit de l'abattre comme un chien). ATTENTION ! Il faut pas taper à la tête, parce qu'il y a toujours un connard avec son portable prêt à filmer. Jamais le visage, toujours les burnes. Quand on a affaire à une tête de noeud, c'est plus délicat.
7h05 : ça y est, je me souviens du premier inconvénient des cours de TIOR.
7h05 et 01 secondes : début de l'échauffement pour demeurés trisomiques. Selon l'instructeur, ça sert à dévérouiller le corps. C'est FAUX, c'est de la sélection naturelle. Si tu survis à cet échauffement, tu deviens une arme, un prêtre de la mort implorant la guerre.
7h09 : Assis ! Debout ! Assis ! Sur le dos ! Sur le ventre ! Sur le dos ! On rampe vers moi on rampe vers moi allez allez allez !
7h12 : "un monde où la paix et la tolérance remplacent la cupidité et le bas-débit est-il possible ?" médité-je tout en marchant sur les fesses de mes camarades alignés au sol.
7h13 : "Mhgrmrmm" médité-je tout en me faisant marcher sur les fesses par mes camarades.
7h30 : début de la séance proprement dite, émergence du second inconvénient : on reprend tout de la base. Allons, dans le groupe certains n'en ont jamais fais, et puis, ça peut s'avérer utile, des rappels.
8h00 : PLAQUAGE AU SOL EN GARDE PLAQUAGE AU SOL EN GARDE PLAQUAGE AU SOL EN GARDE CHUTE AVANT EN GARDE CHUTE AVANT EN GARDE PLAQUAGE AU SOL.
8h02 : J'arrache le coeur noir de l'instructeur. Il le contemple, dans un dernier râle d'agonie, alors que je plonge mes incisives dans le muscle encore palpitant, hurlant des imprécations gutturales venues du tréfond des âges sombres.
8h03 : je me révei... quoi ? On vous l'a déjà faite : / ?
9h00 : Cours : Rappel. En effet, ce sont des rappels sur le rappel. Humour. L'instructeur fait partie d'un régiment de forces spéciales,
dont les personnels se reconnaissent facilement, ce qui peut paraître quelque peu contre-productif. En effet, ils ne ressemblent pas à des militaires. Le force spéciale ne porte pas son béret, il a des lunettes de soleil pour night-clubber, les cheveux trop longs, des chaussures
de randonnée achetées à Décathlon, et si toi tu mets le genre de treillis qu'il a, tu prends des jours de trou. Bien sûr, il parle ouzbeque, il peut te tuer de 27 façons différentes avec un trombone et il attire inéluctablement la petite para qui traîne sur la base avec son cul de l'espace justifiant à lui tout seul l'existence du GHB.
10h30 : fin des activités de la matinée.
10h30 et 22 secondes : attends, quoi, tu peux répéter ?
10h30 et 24 secondes : non sérieux, on est libre jusqu'à 13h00
10h31 : je comate l'air béat devant mon ordinateur.
11h52 : on me menace de me faire du bouche à bouche si je me dépêche pas d'aller me nourrir.
12h09 : d'un mouvement ferme et résolu des mes puissantes mâchoires aux maxillaires surdéveloppées, je déchiquète avant de les broyer sans merci des quartiers de chair trois fois trop grands pour un homme (mais ne suis-je qu'un homme ?). D'une giclée vive et précise des mes glandes SALIVAIRES (on va se calmer merci), j'enrobe la pulpe obtenue d'un suc aussi corrosif que mon humour afin de faciliter la descente dans un œsophage (bizarrement il ne mange pas que des œufs) dont le regard indique qu'il en a vu d'autres. Là où trois heures de digestion est la moyenne, mon estomac, véritable sanibroyeur, n'a besoin que de quelques sec.. TOP ! Ah bah oui fallait suivre. Enfin, mes 57m d'intestins s'emploient d'une frénésie sauvage à extirper le moindre nutriment de ce qui n'est plus que bouillie informe. Plus de 97% de la matière partira dans le sang, servant glorieusement à alimenter ce miracle biologique, moi. Les 3% restant, bien sûr, c'est le caca.
12h10 : j'avais bien dis que ce serait épique, bitch.

13h00 : Initiation : escalade. Trois méthodes nous sont proposées.
13h30 : après démonstration des-dites méthodes, je regrette que Rocketeer et Boba Fett n'aient pas fait plus d'émules.
13h35 : première méthode, l'échelle de spéléo. C'est très simple à faire chez soi, il suffit d'un peu de fil dentaire et de quelques cure-dents pour les barreaux.
13h40 : la montée (sur 5 pauvres mètres) se déroule sans souci. Pour la sécurité, je suis assuré par mon farceur de chef de peloton.
13h42 : descente. On lâche l'échelle et c'est l'assureur qui nous fait descendre tranquillement. Tout doucement. PépèrAAAAAAAAAAAAAAAAAAH *schtong* EURF.
13h42 et 12 secondes : je regarde mon farceur de chef de peloton... oui, c'est ça, c'est bien lui qui m'a lâché sur 2m. Et il est mort de rire. Et il enchaîne sur sa blague n°2, la fameuse "ahah je donne pas de mou à la corde et tu restes en l'air".
14h20 : deuxième méthode, trop compliquée à décrire donc voici un lien. ça demande une bonne coordination de tous les pieds et de toutes les mains. Quand c'est fluide (comme l'instructeur), on peut y trouver une certaine classe. Quand ce n'est pas fluide (moi), on ressemble à s'y méprendre aux grenouilles en classe de bio, avec des électrodes un peu partout.
14h45 : troisième méthode, comme la deuxième mais une seule jambe. J'esquive brillamment.
15h30 ou 16h00, je sais plus, c'est à cause de la paludrine : piscine ! Yeah ! Enfin un truc physique où je vais pouvoir faire le malin sans mentir ! Même principe, on plonge, on enfile nos treillis, et c'est parti pour quelques longueurs diverses et variées.
16h45 à mon avis : "ok, maintenant, dernière épreuve, 200m et je prends les chronos"
16h45 et 02 secondes : Yay, à moi la première place, c'est ma course c'est mon jour je peux le faire les yeux du tigre !
16h45 et 04 secondes : "c'est une note par groupe, j'arrête le chrono quand le dernier est arrivé"
16h45 et 06 secondes : do you really want to huuuurt me ? do you really want to make me cryyy ?
17h15 : on se r'habille. On a mis 11min48, soit 4s de moins que l'autre groupe. Sur 200m, j'en ai fais à peu près 125 en portant à deux un camarade non-nageur. Je suis donc plus ou moins complètement mort. J'ai rien contre les non-nageurs, mais bon, c'est pas comme si la piscine
faisait partie de nos épreuves annuelles notées, hein ? ça pourrait être pas mal d'avoir plus de séances, hein ? Damned.
17h20 : Cours sanitaire. Je crois que l'infirmier nous parle de brancards, mais je m'en tamponne le râble avec une pelle à neige. A 35 mètres, y'a la petite para qui fait des étirements, alors il pourrait nous parler de son viol par un ours quand il était mioche ou de l'évolution du cours de l'or en Babylonie sous Nabuchodonosor 2 (qui a donné son nom au Nabuchodonosaure, un dinosaure qui aimait beaucoup les jardins), ça ferait pas bouger l'aiguille de mon intéressomètre d'un iota.
18h00 : FIN DE LA JOURNEE, WOOOUHOUUUUUU !

Bien sûr, c'était la journée "tranquille", ce qui cachait quelque chose. Les ordres pour le lendemain, ce fameux mercredi où ma chair m'abandonna, confirmèrent mes soupçons : on allait ramasser.
Mais ceci est une autre histoire. Dès que tout le monde sera reviendu (et donc que j'aurai accès à un appareil photo), vous saurez tout.
Patience.

6 commentaires:

Anonymous Anonyme a dit...

j'adoooooooooooooooooooore se que tu fais mon ti "colgate!"!
tu es mon héro...
non sans dec,j'espère pouvoir lire ton bouquin en entier quand il sera sorti et n'oubli pas de me faire une tite dedicace!
on mange ton récit comme une bonne cote de boeuf accompagnée de frites.mmmmmh j'aime beaucoup.
bisous a toi et brak et enorme bisous a mon chéri!
tchao

6 mars 2009 à 21:06  
Anonymous Anonyme a dit...

j'attends avec une impatience hilare le récit du 3ème et fameux jour !!!

7 mars 2009 à 10:03  
Anonymous Anonyme a dit...

mon chéri est toujours pas rentré de son commando(lol)????
je me desespère d'avoir de ses news...
snif snif!!!
fais passer le msg!bisous mon ti colgate!
tchao

11 mars 2009 à 22:07  
Anonymous Anonyme a dit...

coucou !et la suite c pour quand?j'ai besoin de me bidonner ce soir...

13 mars 2009 à 18:43  
Blogger Alex a dit...

dimanche probablement : p !

13 mars 2009 à 22:56  
Anonymous Anonyme a dit...

on dit pas dimanche prochain?

probablement que si...

ou pas...

euuh... vous êtes? pardon? qu'est ce que vous foutez dans ma chambre?

je... euh... je vais allez au lit moi hein?

oui?

merci

bonne nuit...

alex une blague, alex une blague, alex...

14 mars 2009 à 20:48  

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