vendredi 9 mai 2008

Encore plus au Nord !

Opération de présence. Sous ce sobriquet politiquement correct se cache la sombre réalité d'une difficile mais nécessaire mission. Comme son nom l'indique, et c'est là TOUT ce que cet espèce de fieffé connard se contente d'indiquer, l'OP consiste à bouger ses jolies fesses (en ce qui me concerne) hors du quartier à Abidjan et de passer un certain temps, loin, au contact de la population.
C'est l'occasion d'effectuer de menus travaux, de recueillir du rens dans des coins rarement voire pas du tout fréquentés par la soldatesque franque.

J'avais juste envie de vous montrer mon couteau mytho : /

Notre objectif était le pittoresque village de Niofoin, à 1h de piste à l'ouest de Korogho, incontournable métropole du grand nord du pays.
Et là, mes fidèles, oh, là, on a eu tout loisir de découvrir la face noire de l'expression "Opération de présence".
Une lourde semaine de préparation logistique pour percevoir les rations, les packs d'eau qui devaient assurer notre quotidien sur le terrain, percevoir les véhicules, bien sûr, puis les remplir. Tout prévoir : le groupe électrogène, les trois remorques citernes de 1500 L chacune pour la toilette et la douche, etc. Faire ses sacs, évidemment, avec assez de change pour deux semaines au cas où il n'y ait pas moyen de laver le linge sur place.

Bref, ce sont trois longues rames, une par peloton, d'une quinzaine de bouzins chacune, qui s'élancèrent vers le Nord ce dimanche 6 avril. 650 km de trajet en deux jours, avec une pause à mi-parcours à Bouake (là où périrent 9 des notres lors du bombardement en 2004, si vous vous souvenez).

La belle photo du jour, prise au camp, à Bouake.

Aussi près de la frontière avec le Mali, la végétation se raréfie, s'assèche, proximité avec le Sahel oblige, pour ressembler à une espèce de savanne en plus boisé. Moins d'humidité donc des nuits plus fraîches, des fringues et des plaies qui sèchent plus vite, et la douce brise du matin qui fait du bien : un temps d'été dans le sud chez nous, en fin de compte.

Mais la clémence du climat ne devait pas nous faire oublier notre situation : nous étions censés passer dix jours à l'opposé de la civilisation, à bouffer ces putains de rations laxatives, nous douchant à la pompe, dormant dans une vieille école abandonnée (lire : un bâtiment de 50m²), s'occupant la journée à réparer tout et n'importe quoi pour prouver que la France, c'est trop chouette.

Une partie de notre rame... oui je sais c'est pauvre en photo, je me rattrape au prochain coup.

Ne croyez pas un instant que je me plains : au contraire, j'attendais ça avec impatience. Loin des cons et des tours de garde, à se faire la bite sur le terrain, je dis oui et je me ressers ! Comment dire non à une occasion manifeste de bronzer et de sculpter mon corps ? Et puis, on est militaires ou guichetiers à la poste ? Merde alors, on a signé pour ça, non ?
Non, si je la joue Cosette c'est pour que vous preniez conscience d'à quel point cette mission est à des lieues de votre ennuyeux quotidien métro-fac/boulot-dodo. Et aussi pour que vous ressentiez l'état d'esprit qui était le nôtre lorsque nous passâmes le check-point d'entrée de Niofoin... vous comprendrez mieux le... choc.

Mais ça, vous le saurez au prochain épisode !

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2 commentaires:

Anonymous Anonyme a dit...

"des lieues de votre ennuyeux quotidien métro-fac/boulot-dodo"

ai-je dis que j'étais chômeur actuellement et que mon quotidien se résumé plutot par du dodo-dodo-debout-rando-
rando-manger-rando-rando-manger dodo...

dur d'ête chomeur en Ariège... mais ça permet de parcourir un pays sans palud^^
la question étant, est ceque toi mon cher Alex, tu vois du pays aussi beau que moi? est ce valoné comme par chez moi? j'en doute^^

je suis le meilleur! même mon opinel est meilleur que ton couteau mytho^^

11 mai 2008 à 14:16  
Blogger Alex a dit...

Ben mon poussin, les photos arrivent, oui t'inquiète, c'est beau par ici ^^

17 mai 2008 à 14:11  

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